artiste du dimanche
Livres d'artiste
Cette production de livres uniques et reliés à la main me permet de repenser l'objet dans sa forme et dans son fond.

{REMEMBRANCE DAY} - Regard croisé France / Grande-Bretagne.

Couverture en carton plume, sérigraphiée à l'encre blanche dans l'atelier de Jean Villevieille, en 2012. Pages en feuilles cartonnées, peintes à l'acrylique noire et rouge et reliées à l'aide d'une cordelette rouge satinée. 2011-2012 ; 100 x 70 cm. Le livre est visible à la bibliothèque universitaire de Saint-Étienne.
Pas de meilleur commentaire que celui écrit en 2012 par Laëtitia Marie, alors étudiante en Lettres, à Lyon :

D'emblée, on est attiré.
Ce géant noir et rouge lance un appel auquel on ne peut se soustraire.
On s'approche : livre statique ou œuvre ouverte ?

Le noir de la Manche s'écoule et sépare des côtes franco-anglaises au rouge éclatant.
Cette carte leitmotiv se redessine à chaque planche. La main glisse sur la peinture satinée, caresse la matière brillante avant de plonger dans la matitère
des feuilles de papier évidées. Tandis que la mer se creuse, les doigts remontent effleurer les reliefs de plus en plus abrupts des côtes, en poursuivent l'entaille et le rapprochement imperceptible, puis s'enfoncent de nouveau dans l'eau macabre.
Une autre page se tourne et une nouvelle vision éclate : des fils de satin rouge s'échappent des cicatrices que dessinent les côtes des deux pays. S'insinuant dans leur croûte, ils les trouent et les nouent âprement. Cette apparition soudaine dévoile sur la carte le flux des marées battant d'une rive à l'autre, mais exacerbe aussi les courants violents de l'Histoire. Le va-et-vient entre les deux pays ne se fait plus alors que par ces points de suture au travers des brèches, plaies béantes d'où émergent les souvenirs d'un passé en souffrance.
C'est donc cela : une mémoire vivace qui s'incarne. Les pages tuméfiées se tournent difficilement, faisant résonner la douleur causée par chaque hurlement des bombes qui fracassèrent les champs de 14-18. Les sillons boursouflés des tranchées laissèrent un paysage ensemencé par les corps des combattants. Meurtrie et renouvelée, la terre produisit l'explosion étrange et sans appel de coquelicots rougeoyants. Cette éclaboussure, à l'image de la cruauté des hommes, devint la réminiscence allégorique des soldats morts au combat. Remembrance Day.

Champs de coquelicots, champs de bataille. Rappelle toi des jours où le rouge a coulé dans les plaines et a rassemblé les hommes. Remember these days.

Ainsi, la mémoire accomplit son oeuvre : la carte n'est plus un agencement ordinaire de signes conventionnels et de codes abstraits. Elle prend corps et nous saisit, invoquant le passé douloureux mais fécond de la France et de l'Angleterre. L'histoire de deux contrées séparées par la mer dont les liens ont été tissés et qui, depuis, ne cessent de prendre de la profondeur.


{TRAIN DE NUIT}

Livre pop-up en cartes noire et blanche, couverture aimantée. Géométrisation des paysages perçus à travers les vitres d'un train lancé à grande vitesse.


{BIG RAIN}

Alternance de pages en papier chiffon, peintes à l'acrylique, et de pages de calque et de rodoïd matérialisant la fenêtre qui nous protège lors des journées pluvieuses. Un seul mot : "rain".


{SURVIE}

Travail sur le carnet de voyage. Couverture et pages transparentes (rodoïd), peintes ou imprimées. Les pages sont assemblées arbitrairement sur des tiges leur permettant de coulisser et imitent ainsi le processus de la mémoire qui mélange et déforme.


Carnets
Plus présents que l'appareil photo puisque toujours dans mon sac.



Peintures et autres dessins
Une petite production à l'acrylique, poska, craies... Les outils classiques, quoi !